La production des beurres

Comme cité précédemment, je tiens à préserver un processus de fabrication artisanal et un regard ainsi qu'un contrôle permanent sur la conception de mes produits. J’estime que la gestion de A à Z d’un produit est primordiale pour qu’il puisse être de la meilleure qualité qu’il soit.

Dans cette partie, je vais tenter de vous expliquer la façon dont nous travaillons pour pouvoir arriver à notre produit final qui est le beurre.

1. La gestion du bien-être animal : le suivi du troupeau, l’environnement, la nourriture, l’atmosphère

Il faut savoir que la race de vaches Holsteins est la race la plus sensible. C’est-à-dire que s’il y a le moindre changement dans son alimentation, s’il fait trop chaud dehors, si sa litière n’est pas correctement nettoyée et j’en passe,… la vache ne se sentira pas bien et elle le fera comprendre. Je vous donne plusieurs exemples :

  • Une vache qui a trop chaud (au-delà de 20°c) mangera moins, un peu comme les humains donc. Si la vache mange moins, elle produit automatiquement moins de lait sur sa journée. Ce qui représente une légère perte de production laitière.
  • L’alimentation de la vache joue énormément sur son physique et sa qualité de lait. Il est important de se faire suivre par un nutritionniste spécialisé en bovin pour subvenir en tous points en besoins nutritionnels de la vache. Pour faire du beurre, il nous faut de la crème. Pour faire de la crème, il nous faut du lait mais le lait le plus gras possible, forcément ! C’est pourquoi il est plus qu’important de vérifier à chaque échantillonnage du lait (tous les 3 jours), la teneur en matière grasses et en protéines.
  • Si sa litière n’est pas bien nettoyée ou si son environnement est trop humide, la vache a de grands risques de contracter des bactéries via le sphincter (trou sur la mamelle via lequel sort le lait) et donc d’avoir un quartier infecté. Peut s’en suivre de la fièvre, et une mort de la bête.
  • L’atmosphère de la vache est également très importante. Chez nous, durant la journée et la nuit (en dehors des heures de traite), la vache est libre. C’est-à-dire qu’elle a le choix de dormir à l’intérieur ou à l’extérieur en fonction de ses besoins ou de la chaleur. De la nourriture est présente en grande quantité dans la mangeoire et ce en permanence. Elle mange et boit quand elle le souhaite. Il est évident que l’hiver, la vache doit rester dans l’étable pour son bien (elle n’aime pas quand il fait trop froid) et pour le bien de la prairie car s’il fait trop humide et que les vaches piétinent le sol, la prairie sera détruite et rien n’aura poussé pour la sortie des vaches au printemps.  De plus, la vache est un animal paisible (en principe) et à besoin de calme. Il est très important de circuler dans le bétail de façon calme et de considérer les vaches avec respect.
  • Afin de suivre complètement les vaches, nous effectuons un contrôle laitier une fois par mois. C’est-à-dire qu’un contrôleur de l’AWE (Association Wallonne de l’Elevage) vient prendre un échantillon de lait de chaque vache sur un jour. Donc le matin et le soir. De cette façon, quelques jours après, nous avons l’analyse de lait de chacune et pouvons plus aisément savoir si la vache va contracter une mammite, ou bien si elle donne moins de lait qu’avant, ou plus de lait !

2. La traite des vaches

La traite des vaches s’effectue deux voire trois fois par jour chez certains agriculteurs. Chez nous c’est deux fois. Nous commençons à 6h30 le matin pour terminer vers 8h00 et le soir nous commençons à 17h00 pour terminer à 18h30. Le fait de traire ses vaches permet aussi de les voir tous les jours et donc de détecter plus facilement si une d’entre elles n’est pas comme d’habitude ou malade. C’est un moment qui ne doit pas durer trop longtemps (pas plus de deux heures) sinon nous perdons notre concentration et pouvons plus facilement laisser passer un détail important pour la vache et la qualité du lait.

Le lait est stocké dans un tank se trouvant dans la laiterie. Tous les trois jours, le camion de lait vient chercher ce lait.

3. L'écrémage

L’écrémage du lait frais doit se faire quand le lait sort à peine du pis et qu’il est encore chaud. C’est le processus par lequel nous allons séparer le lait et la crème par la force centrifugeuse d’une écrémeuse.

4. La maturation

Lorsque la crème est séparée du lait, nous devons la stocker au moins 3 jours dans la chambre froide. De cette façon, la crème va mûrir, s’acidifier et donner un bon goût au beurre lorsqu’il sera baratté. Certains producteurs ajoutent des ferments lactiques qui aident la crème à surir. Mais nous ce n’est pas notre cas, rien n’est ajouté et le crème reste crue.

5. Le barattage

Le barattage consiste à battre la crème pour qu’elle s’épaississe naturellement et qu’elle forme ensuite des grains de beurre qui se séparent du babeurre. Ensuite, nous vidons le babeurre et gardons le beurre dans la baratte. Nous le lavons 3 fois à l’eau claire.

6. Le conditionnement

Dès que le beurre a été lavé, il est pesé, et mis en conditionnement dans un papier sulfurisé adapté. Ensuite il est stocké dans la chambre froide jusqu’à sa vente.

Tous ensemble pour une agriculture familiale de qualité et de proximité !